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Donner une voix aux femmes

Une correspondante de la radio Gafsa à Kasserine, interview une femme sur le marché de Kasserine, une ville de Tunisie située à environ 300 km au sud de Tunis, le 15 juin 2015. © Fondation Hirondelle / Gwenn Dubourthoumieu

Contexte

Dans les pays où travaille la Fondation Hirondelle, les femmes et les jeunes filles sont confrontées à des défis spécifiques pour leur participation à la vie publique. Dans les situations de conflit, non seulement elles sont touchées de manière disproportionnée par la violence, mais elles sont aussi souvent exclues des processus officiels de paix, malgré un consensus global aujourd’hui sur le besoin fondamental d’une pleine participation des femmes à de tels processus. De plus, dans de nombreux contextes, les droits des femmes ne sont pas respectés ou bien compris par les populations : les femmes sont souvent confrontées à des violences sexuelles, au sexisme, à la pratique du mariage précoce ou un accès inégal à l'éducation ou aux soins de santé.

Les médias locaux et nationaux indépendants ont un rôle à jouer pour faire en sorte que le rôle des femmes dans les processus de paix soit pris en compte, pour l'évolution des perceptions et des normes et faire entendre leurs points de vue et leurs voix. Des programmes audiovisuels professionnels et indépendants peuvent contribuer à garantir les droits des femmes en aidant à sensibiliser, à accroître la connaissance des options disponibles et l'engagement des décideurs à prendre des mesures concrètes. Les reportages sur les questions qui préoccupent les femmes, comme l'éducation, les droits coutumiers ou les abus domestiques, favorisent leur autonomisation et leur participation à la vie publique.

Dans le studio de Radio Ndeke Luka à Bangui, Centrafrique, le 20 février 2017. © Fondation Hirondelle / Marc Ellison

Notre approche

La Fondation Hirondelle utilise les médias, les compétences en journalisme et la technologie pour réduire les obstacles à la prise en compte des voix des femmes dans les discussions politiques, les processus de paix, comme dans les débats sur toutes les autres questions publiques et de vie quotidienne. Il ne s’agit pas seulement de s’adresser à un public féminin, mais d’impliquer l’ensemble de la population pour l’évolution des problématiques liées au genre. Ainsi, les médias créés ou soutenus par la Fondation Hirondelle traitent régulièrement des questions de genre et de droits des femmes dans leurs programmes et émissions de débats. Dans ces productions, des sujets tels que le rôle des femmes dans les processus de paix, dans la vie politique et dans les efforts de développement social et économique sont abordés. Les femmes font entendre leur voix, expriment leurs attentes pour l'avenir et participent à la recherche de solutions alternatives à la violence. Nous sommes attentifs à une représentation équilibrée des femmes dans nos émissions et parmi les experts invités.

Les médias de la Fondation Hirondelle abordent également les questions qui préoccupent les femmes, fournissant des informations parfois vitales ou permettant des changements des perceptions. Mais des questions telles que la violence domestique, le mariage des enfants ou la planification familiale sont importantes pour les hommes tout autant que pour les femmes. Le traitement de ces sujets peut jouer un rôle dans l'ouverture d'un espace de discussion sur ces problématiques qui, autrement, ne sont pas facilement abordées dans les familles et les couples. Nous veillons à ce que ces questions et ces perspectives soient intégrées dans la réflexion de nos rédactions afin que les actions et les préoccupations des femmes gagnent en légitimité dans les informations.

La Fondation Hirondelle donne une place aux jeunes femmes journalistes. Permettre à la voix des femmes d’être entendue passe aussi par le soutien aux femmes journalistes ou présentatrices, par l’intégration d’une perspective sur l’information prenant en compte le genre, et par le recrutement de femmes à des postes d’encadrement. Pour changer la culture des salles de rédaction, les femmes doivent couvrir tous les sujets, pas seulement ceux directement liés aux problématiques sur le genre. À la Fondation Hirondelle, nous croyons que des processus d’embauche professionnels, accompagnés par du conseil et de la formation auront un effet réel sur la prise de responsabilités et la promotion des femmes.

 

Résultats

  • La participation des femmes dans les processus de construction et consolidation de la paix, les efforts de développement social, politique et économique est soulignée dans le traitement médiatique de ces sujets.
  • Les populations ont accès à des informations sur les droits des femmes, leur rôle et leur participation à la vie publique et privée.
  • Nos médias et nos médias partenaires sont des leaders dans leurs secteurs afin de permettre à des femmes d'apprendre, de diriger et de pratiquer un journalisme professionnel.

 

Exemples et témoignages

  • Participante à un débat « Femmes et élections » organisé par la Fondation Hirondelle à Kinshasa en avril 2017. © Fondation Hirondelle / Catherine Trautes

    En République démocratique du Congo

    En République démocratique du Congo, notre projet «Femmes et élections» organise des débats publics sur les questions électorales et la participation des femmes à la vie publique. Cela permet aux femmes de se rencontrer et de discuter avec leurs représentants élus. Nous produisons également des programmes multimédias innovants pour sensibiliser à la participation des femmes à la vie publique. Un exemple avec cette vidéo Motion Design
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  • Reportage d’une journaliste de Studio Tamani à Bamako. © Fondation Hirondelle / Marc Ellison

    Au Mali

    A Studio Tamani au Mali, le programme radiophonique « Toutes les femmes du Mali », un magazine d'actualités hebdomadaire, traite des sujets importants pour les femmes. Le débat "Le Grand Dialogue" donne la parole aux femmes autour du même micro que les hommes, souvent sur les problèmes politiques et de sécurité importants auxquels le pays est confronté. Un exemple avec l’émission du 29 septembre 2016 consacrée à la représentativité des femmes dans les instances de décision au Mali
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  • Sylvie Panika, Directrice de Radio Ndeke Luka. © Fondation Hirondelle / Marc Ellison

    En République centrafricaine

    En République centrafricaine, à Radio Ndeke Luka, le média le plus suivi de la RCA, les femmes ont la possibilité de s’exprimer et d’être entendues en direct. La radio est dirigée par une femme. Composée quasiment à parité de femmes et d’homme, la rédaction de Radio Ndeke Luka leur permet de contribuer activement à la reconstruction et à la consolidation de la paix dans leur pays par leur animation et production d’émissions de dialogue inclusives et de reportages.

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