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« Les gens qui nous ont tiré dessus sont toujours dans le système », accuse Abdou Karim Jammeh, un des étudiants gravement blessé lors la répression de la manifestation d'avril 2000. ©Mustapha K. Darboe « Les gens qui nous ont tiré dessus sont toujours dans le système », accuse Abdou Karim Jammeh, un des étudiants gravement blessé lors la répression de la manifestation d'avril 2000.

Gambie : vingt ans après, les étudiants victimes crient toujours justice

Avant que la Commission vérité, réconciliation et réparations en Gambie ne prenne une pause pour aller à la rencontre de la diaspora, elle a commencé à entendre des témoignages sur la répression d’une manifestation qui a causé la mort d’au moins quatorze étudiants en 2000. Les victimes expriment leur frustration et leur sentiment d’abandon.

Sira Barry vit dans une modeste maison de deux chambres à coucher à Brikama, à environ une heure de route de Banjul, la capitale de la Gambie. Dans son salon, il y a un lit et une chaise pour accueillir les invités. Elle est allongée sur un tapis. Elle est malade et ne peut pas parler aux journalistes. Sira, affectueusement appelée Suba, est le seul membre survivant de la famille d’Ebrima Barry, une étudiante qui aurait été battue à mort par des membres d’une brigade de pompiers en 2000. La mort de Barry a provoqué une manifestation étudiante, durant laquelle au moins quatorze étudiants ont été tués.

« Dans notre famille, nous n’avons vu aucun rapport d’enquête, nous n’avons entendu parler d’aucune arrestation liée à la mort de notre frère. Et nous n’avons reçu aucune compensation de l’État », déclare Alagie Barry, un frère d’Ebrima né d’une mère différente, qui n'a pas souhaité répondre à d'autres questions. Il dit que leur famille a délégué Mbemba Barry, le frère d’Alagie, un officier de police, pour parler en leur nom. Alagie et Ebrima partageaient le même père, Alieu Barry, qui avait quatre épouses. Alieu est mort en 2006, sans voir venir la justice pour son fils. La mère d’Ebrima, Boto Sanneh, est morte en 2002. Les quatre autres frères et sœurs d’Ebrima, Alieu et Boto, l’ont suivi jusqu’à la tombe sans qu’aucune promesse de justice ne soit tenue. « Ils sont tous morts après la mort d’Ebrima » dit Alagie.

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