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Protéger les journalistes pour protéger l’accès à l’information ©Fondation Hirondelle / Gwenn Dubourthoumieu

Protéger les journalistes pour protéger l’accès à l’information

La Fondation Hirondelle se joint au constat des différentes organisations de protection des journalistes en cette Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes : le bilan de cette année est particulièrement sombre.

Depuis le déclenchement de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, plus de 150 journalistes ont été tués en Palestine et au Liban[1]. D’après le baromètre de Reporters sans Frontières (RSF), 547 journalistes sont détenus à ce jour à travers la planète. Du Mexique au Vietnam en passant par la Russie ou le Bangladesh, les journalistes sont victimes d’exactions. Détentions, disparitions, enlèvements, la liste des crimes commis à leur encontre est malheureusement trop longue, tout comme la justice qui peine souvent à poursuivre les auteurs de ces violences.

La Fondation Hirondelle rappelle le rôle majeur joué par les journalistes pour des sociétés justes et pacifiées, en fournissant aux citoyens et citoyennes un accès à des informations fiables, locales et indépendantes, d’autant plus en contextes de crises et d’urgence. Dans ces situations, accéder à des informations fiables peut en effet constituer une question de survie et il est alors d’autant plus important de créer des conditions de sécurité permettant aux journalistes de faire leur travail de façon indépendante.

C’est d’ailleurs la thématique de la journée mondiale de commémoration et d’action 2024 : « La sécurité des journalistes en période de crise et en situations d’urgences ». A cette occasion, Brice Ndangoui, rédacteur en chef de Radio Ndeke Luka, la radio créée par la Fondation Hirondelle en République centrafricaine il y a 25 ans, participera le 6 novembre prochain à l’un des panels organisés à Addis Abeba par l’UNESCO et l’Union Africaine sur le thème « Soutenir le journalisme et l'information humanitaire en temps de crise : Bonnes pratiques africaines ».

En octobre 2024, dans son rapport « Le journalisme à l’ère #metoo », RSF révélait le danger de travailler sur les droits des femmes, les questions de genre et/ou les violences sexistes et sexuelles mais également l’impunité persistante : 93 % des journalistes interrogé.e.s déclarent ne pas avoir constaté de sanctions à l’encontre d’un auteur d’une attaque commis contre un.e journaliste travaillant sur ces questions[2].

En mai 2024, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l'UNESCO a publié un rapport révélant que 70 % des journalistes traitant de questions environnementales avaient été agressé.e.s dans le cadre de leur travail. Ainsi, qu'ils couvrent des conflits, des catastrophes humanitaires, des crises climatiques ou des questions de genre, les journalistes continuent d'être confrontés à des menaces disproportionnées.

Les citoyens et citoyennes du monde entier doivent pouvoir prendre des décisions fondées sur des faits. Si les journalistes ne peuvent pas faire leur travail en sécurité, comment lutter contre la désinformation et la mésinformation ? Aujourd’hui, plus que jamais dans le contexte politique, technologique et économique actuel, il est nécessaire de protéger les journalistes pour protéger l’accès à l’information.

Caroline Vuillemin, directrice de la Fondation Hirondelle

 


[2] Plus d’un quart des répondants (27 %) estiment que, dans leur pays, il est dangereux pour les journalistes de travailler sur les droits des femmes, les questions de genre et/ou les violences sexistes et sexuelles. Ces violences prennent différentes formes. Le rapport ici.