Les inondations de cet été au Pakistan ont été particulièrement violentes et ont touché sévèrement les populations les plus vulnérables du pays. Afin de fournir des informations fiables dans le cadre de la réponse humanitaire d’urgence, la Fondation Hirondelle et Tribal News Network (TNN), son partenaire média au Pakistan, ont lancé depuis le 1er novembre le projet « Media to support flood response and information to affected populations in Pakistan » qui s’étendra sur quatre mois. Le projet bénéficie du soutien de H2H Network.
Après la catastrophe de cet été, la situation est alarmante. Ces inondations, qui ont été plus prononcées dans les zones rurales du Pakistan, ont touché sévèrement les populations les plus vulnérables du pays, à savoir les femmes enceintes, les personnes âgées et celles à mobilité réduite. Les eaux ont par ailleurs détruit la quasi-totalité d’environ 19'000 écoles, confrontant ainsi les enfants à une crise de l’éducation. À l’échelle nationale, l’impact des inondations sur la pauvreté est alarmant: la Banque Mondiale a publié un nouveau chiffre indiquant 9 millions de personnes supplémentaires, soit plus de 40% de la population, susceptibles de basculer dans la pauvreté en raison des catastrophes climatiques.
C’est dans ce contexte d’urgence que la Fondation Hirondelle, avec son partenaire Tribal News Network (TNN) le soutien de H2H Network et plus de 30 partenaires médias hors ligne et en ligne, entreprennent la production et la diffusion de contenus vitaux et de reportages approfondis, et développent également sa collaboration avec la communauté humanitaire au sens large dans 60 districts des quatre provinces du Pakistan (Baloutchistan, Khyber Pakhtunkhwa, Pendjab et Sind). L’objectif de ce projet, soutenu par H2H Network, est de fournir des informations essentielles aux populations atteintes par les inondations à travers le pays. En effet, actuellement, le Pakistan manque de journalistes formés dans les reportages et médias de réponses aux crises.
La contribution du média TNN pour pallier ce manque est la formation de journalistes: « Nous sommes en train de former des journalistes dans ces régions et de produire du contenu dans les radios et autres médias. Nous devons former 70 journalistes, quelques 24 journalistes seraient de la radio et produiront 12 émissions de radio de 1 heure dans les provinces de médias partenaires qui diffuseront les contenus en plusieurs langues. Les habitants des régions affectées pourront discuter et débattre sur les sujets pertinents et proche de leur vie », explique Said Nazir, directeur et co-fondateur de TNN.
Les formations et le processus de création de reportages permettront au média TNN de réfléchir à un contenu plus qualitatif et axé sur les besoins des communautés locales : « Comment mieux faire les reportages ? Quels éléments faut-il garder à l’esprit ? Et comment faire pour rendre les autorités locales davantage responsables et donner des conseils aux communautés locales pour qu’elles aient une approche inclusive qui ne marginalisent pas les groupes, telles que les femmes, qu’ils soient entendus dans de telles situations ? Il doit y avoir un aspect qui met en avant les solutions et pas seulement sur les problèmes, parce que les auditeurs ont besoin de solution et de soutien. La deuxième chose que le reportage devrait faciliter c’est connecter les communautés et le gouvernement, et maintenir des réponses », souligne Said Nazir.
Dans cette intention, le projet comprendra la production de mises à jour quotidiennes et hebdomadaires de la situation, de messages d’intérêt public et d'émissions de discussion à la radio, de reportages en ligne et de contenu multimédia, télévisuel et imprimé. Le contenu médiatique intégrera également d’une part une communication entre la population touchée, les travailleurs humanitaires et les autorités responsables, et d’autre part la production de messages clés dans les langues locales afin de toucher le plus grand nombre de personnes, sans oublier les groupes vulnérables (tels que les réfugiés, les femmes et les personnes âgées).
La mise en place d’une formation initiale et d’un encadrement continu est assurée tout au long du projet. À ce propos, le directeur de TNN met en avant l’importance de journalistes formés dans plusieurs médias : « Parmi ces 70 journalistes, il devrait en avoir d’autres médias, comme la presse écrite, la TV en ligne. Donc ils devraient produire 80 histoires écrites qui seront diffusées dans les médias de paix à travers les 4 provinces ». Les messages seront diffusés par les stations de radio, les médias en ligne de la Digital Media Alliance Pakistan (DigMAP), la télévision, la presse écrite, ainsi que les médias sociaux (Youtube, FB, groupes WhatsApp existants), lesquels ont été identifiés comme les canaux de communication les plus efficaces pour atteindre un public toujours plus large.