Le journalisme sous l’emprise du numérique, c’est un défi supplémentaire pour les médias aujourd’hui, mais aussi le thème choisi par l’Unesco pour la Journée mondiale de la liberté de la presse en 2022. Tour d’horizon des actions et productions des médias de la Fondation Hirondelle.
Pour évoquer la liberté de la presse, à l’honneur le 3 mai à l’occasion de la Journée mondiale consacrée, Studio Kalangou au Niger a convoqué une conférence de presse. Objectif : expliquer la certification du label « Journalism Trust Initiative » (JTI) décernée par Reporter sans Frontières. Studio Kalangou est le premier média en Afrique à avoir obtenu la certification JTI le 13 avril. La conférence de presse, qui a rassemblé plusieurs médias de Niamey, avait aussi pour but de témoigner aux invités et invitées régulier-es des émissions de Kalangou une forme de gratitude pour leur fidélité.
Le journal du soir est revenu sur la rencontre avec la presse au cours de laquelle plusieurs plusieurs réactions ont été recueillies à la fois autour de la certification et de la situation de la liberté de la presse au Niger. Une autre contribution porte sur la genèse de cette journée mondiale, qui se concentre sur l'implication de plusieurs acteurs africains et en lien avec l'Afrique.
Un débat a aussi été organisé par Studio Kalangou. Il s'agit d'un état des lieux de la situation au Niger, notamment autour des enjeux sur la reconnaissance du statut de journaliste pour les blogueurs et les médias en ligne.
Du côté de la République Centrafricaine, Radio Ndeke Luka (RNL) a saisi l’opportunité de cette célébration particulière pour dresser un état des lieux de la profession. Notre équipe à Bangui s’est entretenue avec Vincent Namrona, rapporteur général du Haut-conseil de la Communication. Pour lui le constat est clair : « Le métier de journaliste ne permet pas de faire vivre son homme », sur un plan salarial. Les dérives qui en découlent en seraient la conséquence.
Un état des lieux à partir du classement établi par Reporter Sans Frontières a aussi été réalisé par Radio Ndeke Luka. La RCA progresse de 25 points, alors que la situation reste problématique selon Reporter sans Frontières et que les journalistes demandent de meilleures conditions de travail.
Au Mali, Studio Tamani a abordé le sujet de cette journée mondiale en interrogeant la situation actuelle du pays. D’abord par un article évoquant les journalistes (Hamadoun Nialibouly, Olivier Dubois, Moussa M’Bana Dicko et Birama Touré) disparus, enlevés ou retenus en otage.
Un autre article de Studio Tamani se penche lui aussi sur le classement annuel de RSF. Le Mali se classe 111e sur 180 pays, et recule de 12 points (il était 99ème en 2021).
Dans le prolongement de cette journée, dont l’esprit inspire toute la semaine un Grand Dialogue, l’émission de débat de la rédaction, devrait aussi aborder le sujet de la liberté de la presse ces prochains jours.
Studio Sifaka, à Madagascar, tire également un enseignement du classement publié mardi par RSF. Ainsi, l’article rappelle que même si la ministre de la communication et de la culture s’est félicitée de la situation et de ce qu’aucun journaliste n’ait été incarcéré. La Grande Île affiche un recul impressionnant de 41 places. Une situation plombée cependant par l’indicateur économique, qui rappelle la précarité du métier et ses risques.
Le thème de cette journée étant en lien avec le numérique, un autre article évoque la manière dont les médias traditionnels s’approprient les nouveaux outils modernes de production et de diffusion, qui prennent une place de plus en plus grande dans l’univers médiatique malgache.
Au Burkina Faso, Studio Yafa va consacrer une édition spéciale à ce thème, cependant différée dans le temps, vendredi 6 mai. Le « jour J » a tout de même été salué par une production de Studio Yafa dont le rédacteur en chef était invité par l’UNESCO – ainsi que la Fondation Hirondelle – à sa conférence internationale sur la liberté de la presse en Tanzanie (Arusha 2-5 mai).