Réhabiliter la rigueur journalistique

La Fondation Hirondelle a été créée il y a 30 ans suite au génocide des Tutsis au Rwanda, dont les responsables avaient utilisé certains médias pour diffuser des mensonges et des appels à la haine. En 2025, la désinformation est devenue un mouvement généralisé aux conséquences potentiellement durables. Le principal risque lié à cette dynamique, qui gagne en efficacité au fil de la digitalisation et de l’essor de l’intelligence artificielle générative, se pose pour la cohésion sociale : les populations moins connectées ou qui parlent des langues négligées, sont laissées pour compte dans la production et le partage de connaissances vérifiées ; dès lors, une part croissante de la population adhère à des récits trompeurs ; et les capacités de chacun.e à dialoguer s’érodent, favorisant la polarisation.

Face à la désinformation, les médias d’information ont un rôle fondamental à jouer, en étant les garants de la production de contenus journalistiques conformes aux règles éthiques et aux standards professionnels, tels que la factualité, l’équilibre, la transparence et la proportionnalité. Ils doivent être la boussole dans cette jungle informationnelle. Quant à l’éducation aux médias et à l’information, elle est dorénavant essentielle et complémentaire de ce travail journalistique. Mais les médias ne peuvent pas tout. Contrer la désinformation exige une plus grande collaboration avec les acteurs clefs du secteur public, du secteur privé, de la société civile, des think tanks, de l’éducation et de la recherche.

Caroline Vuillemin, Directrice générale

Cet extrait est tiré du 15ème numéro du Médiation nommé « L’information fiable, remède à la désinformation », que vous trouverez attaché en haut de cet article.