Même lorsqu’on écoute la radio pour suivre l’actualité, quelques notes de musique s’invitent souvent entre deux informations. Dans les studios de la Fondation Hirondelle, la musique occupe en effet une place essentielle : elle accompagne les programmes, enrichit les émissions culturelles et contribue à renforcer la cohésion sociale.
Valoriser les artistes et les cultures musicales locales
Les émissions musicales mettent en valeur les artistes du pays et les cultures régionales. Au Burkina Faso, Adams Ouedraogo, rédacteur en chef du Studio Yafa le souligne : « la musique est intégrée dans nos différents contenus et l’objectif est de promouvoir la culture burkinabé. »
C’est aussi la démarche de Studio Kalangou, dans son émission Le Niger sur Kalangou, qui offre aux artistes et spécialistes du monde musical nigérien un espace dédié. Le 17 novembre l’émission recevait par exemple High Man, un artiste engagé qui encourage les jeunes à adopter une conduite responsable dans la société à travers ses textes, ainsi que Souleymane Salha, une figure de la culture musicale nigérienne. « Aujourd’hui, je constate que les jeunes nigériens consomment principalement de la musique nigérienne » souligne ce dernier.
Au Mali, la culture est également à l’honneur dans des reportages thématiques. Studio Tamani consacrait ainsi récemment un reportage au retour du festival international Triangle du Balafon à Sikasso, évènement régional relancé après huit années d’interruption. Ecoutez l’intégralité de l’émission Club Tamani sur ce sujet:
Radio Ndeke Luka (RNL), un tremplin pour les jeunes artistes en RCA
En Centrafrique, RNL a lancé le 23 avril dernier une nouvelle émission « Nouveaux Talents ». Son animateur et producteur, Martinien Wodé, en décrit l’ambition : « Cette émission permet de détecter et de promouvoir les jeunes talents musicaux centrafricains. Elle offre à des passionnés de musique l’opportunité d’interpréter la chanson de leur choix. C’est une plateforme de découverte et un tremplin pour les artistes de demain. »
Le processus de sélection des musiciens est participatif : les candidats contactent la radio via son numéro fixe, par WhatsApp, ou encore sur les réseaux sociaux. Ils peuvent aussi être repérés lors des déplacements de la radio en région ou dans des concerts de karaoké. Une séance d’écoute et de tests de voix est organisée chaque mercredi pour préparer les futures émissions.

Selon Martinien Wodé, « Nouveaux Talents » contribue pleinement à la mission de RNL : valoriser la jeunesse et les cultures locales, encourager la création artistique et renforcer le lien avec la communauté. « Grâce à l’émission, plusieurs jeunes commencent déjà à se faire connaître et à se produire lors d’événements locaux. »
Faire (re)vivre les traditions musicales
« Détenir un instrument, c’est comme avoir en sa possession un fragment de son histoire. »

En octobre, Studio Hirondelle Tchad s’est intéressé à La Maison des instruments traditionnels à Ndjamena, qui fabrique des instruments de musique inspirés de modèles anciens. Son fondateur, Solea Damas, rappelle l’importance de préserver ce patrimoine : « Un artiste doit être un ambassadeur de sa culture. Détenir un instrument, c’est comme avoir en sa possession un fragment de son histoire. » Ces initiatives contribuent à faire revivre les sonorités traditionnelles et à transmettre une mémoire musicale parfois menacée.
Donner une voix aux artistes engagés
Les émissions dédiées à la musique sont aussi porteuses d’espoir pour les auditeur.rice.s. Au Burkina Faso, Faso Yafa, le magazine hebdomadaire du Studio Yafa, accueille chaque semaine un artiste dans sa séquence Music Live. L’invité y présente son actualité, son style, ses valeurs. Selon Adams Ouedraogo, « en direct, l’artiste peut même improviser une chanson autour du thème de l’émission, comme le pardon ou le partage. » Parmi ces artistes, Ali Traoré, alias Ali Ponré Ier, chanteur et comédien en situation de handicap. À travers sa musique engagée, il agit pour déconstruire les préjugés et promouvoir l’inclusion : « J’ai commencé le rap en 1994. C’était un engagement pour dénoncer les préjugés et les problèmes rencontrés par les personnes en situation de handicap. »
« La musique est un canal assez puissant pour atteindre beaucoup de gens »
En République Démocratique du Congo, Studio Hirondelle RDC consacrait en novembre une interview vidéo au musicien King Jimento, activiste anti-corruption aussi connu sous le nom de Jimmy Kandé. « Il ne faut pas oublier que la musique est un canal assez puissant pour atteindre beaucoup de gens » explique-t-il. Ses chansons parlent ainsi aussi bien d’amour que des problématiques auxquelles fait face le pays : « l’idée c’est de faire la fête mais tout en restant conscients des défis de notre continent. »
Des notes d’un balafon ancien au flow d’un rappeur engagé, la musique qui résonne sur les ondes des studios de la Fondation Hirondelle raconte une multitude d’histoires. Nos émissions culturelles et musicales offrent bien plus qu’un simple divertissement : elles créent des espaces d’expression, valorisent les talents locaux, font vivre les traditions et donnent voix aux engagements citoyens.
