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Une journaliste de l'Association des journalistes scientifiques de Guinée en reportage à Conakry sur la crise COVID, avec le soutien de la Fondation Hirondelle et du réseau H2H. ©AJSG / Fondation Hirondelle Une journaliste de l'Association des journalistes scientifiques de Guinée en reportage à Conakry sur la crise COVID, avec le soutien de la Fondation Hirondelle et du réseau H2H.

Des médias auprès des communautés locales face au COVID en Ouganda, Guinée et Sierra Leone

La Fondation Hirondelle met en oeuvre depuis juin 2020 des programmes d’appui aux communautés locales impactées par la crise COVID, avec des médias partenaires sur le terrain en Ouganda, Guinée et Sierra Leone. Un projet financé par le réseau H2H, soutenu par UK Aid.

Pour beaucoup d'entre nous, l'accès aux informations sur le coronavirus est facile et nous le prenons pour acquis. Dès les premiers jours de l'épidémie, nous avons été tenus au courant des endroits où le virus se propageait, des symptômes et des mesures mises en place. Aujourd'hui, en quelques secondes, nous pouvons savoir combien de cas de Covid-19 ont été signalés dans notre région, comment fonctionnent les nouveaux vaccins, où se faire tester et ce que le test impliquera probablement. Nous pouvons voir des journalistes demander des comptes à nos dirigeants et interpeller les autorités sur les lacunes de leurs réponses.

Bien entendu, nous sommes également confrontés à une multitude de fausses affirmations - aucun pays n'a été épargné par l'exposition à la désinformation, aux rumeurs et aux théories du complot. Mais pour celles et ceux d'entre nous qui ont accès à des médias fiables et savent où chercher des informations vérifiées, les faits, les conseils et les conclusions les plus récents sont là si nous le voulons.

Pourtant, pour des millions de personnes, il est difficile d'obtenir ne serait-ce que les informations de base sur le virus : au mieux, elles sont rares, au pire, elles sont dangereusement trompeuses. De nombreuses communautés vivant dans des régions pauvres ou reculées n'ont pas l'internet à portée de main ni de sources fiables parlant leur langue. Le bouche à oreille est donc le principal vecteur d'information, mais il déforme souvent les faits et les recouvre d'idées fausses. Pour celles et ceux qui ont la chance d'avoir un smartphone, il n'existe souvent aucun moyen de vérifier les affirmations qui se répandent sur les médias sociaux et les applications de messagerie : le Covid-19 est-il vraiment une invention de l'Occident ? Est-il vrai que je peux me protéger en évitant la nourriture épicée ? Les Africains sont-ils des cobayes pour les traitements ? Dois-je me tenir à l'écart des Chinois/Asiatiques/Blancs/Chrétiens/Musulmans ?

C'est la raison pour laquelle les médias locaux ont un rôle fondamental à jouer en tant que bouée de sauvetage pour les populations en situation de crise sanitaire, et la raison pour laquelle notre projet de réponse au coronavirus financé par H2H a été chaleureusement accueilli par les médias et le public. 

Le projet a fourni aux médias des ressources leur permettant d'aider les populations à s'orienter dans la crise. Il s'agissait d'améliorer l'accessibilité et la qualité de l'information dans des dizaines de langues locales. Par exemple, le matériel de transmission fourni au réseau de radios communautaires, la Radio Rurale de Guinée, a permis aux chaînes de radio d'atteindre les populations des zones reculées, en fournissant des productions sur le coronavirus par l'Association des Journalistes Scientifiques de Guinée.

En Ouganda, Media in Cooperation and Transition et le service de radio d'Afrique de l'Est ont mis au point un feuilleton radiophonique très populaire sur le coronavirus, The Pearl, qui a été diffusé via un réseau de radios partenaires couvrant 80 % du pays, et hébergé sur la plateforme 3-2-1 de Viamo, permettant aux personnes disposant d'un téléphone de composer un numéro gratuit afin d'écouter les épisodes.

En plus d'offrir des informations sur le virus et ses impacts plus larges, axées sur les solutions et susceptibles de sauver des vies, les programmes visaient à être attrayants, clairs et ancrés dans la réalité quotidienne des auditeurs. Il était également important de tenir compte des besoins des différentes personnes ; les médias traditionnels négligent souvent de donner la parole aux plus vulnérables. En Sierra Leone, Radio Mount Aureol-Cotton Tree News a créé un contenu spécifique pour les personnes souffrant de handicaps.  Il s'agissait par exemple de souligner les difficultés rencontrées par les personnes souffrant de problèmes de vue ou d'audition, pour lesquelles la distance sociale et le port de masques créent parfois un sentiment d'isolement et d'impuissance. En effet, elles ne peuvent plus lire sur les lèvres, les voix sont étouffées et les autres hésitent à les approcher lorsqu'elles ont besoin d'aide.

Dans les trois pays concernés par le projet, le public a été si enthousiaste à l'égard des programmes que, pour répondre à la demande des auditeurs qui souhaitaient les réécouter, les stations de radio ont fini par les rediffuser sans frais de transmission.

Cet enthousiasme témoigne du fait que nous devons tous être en mesure de comprendre le monde qui nous entoure et de faire des choix éclairés.  Une information fiable ne peut et ne doit pas être considérée comme acquise - elle exige un investissement et un engagement continus. En temps de crise, elle peut faire la différence entre la vie et la mort.

Jacqueline Dalton, responsable de programme, Fondation Hirondelle

 

Plus d'informations sur la Fondation Hirondelle et notre réponse COVID ici.

Les partenaires de la Fondation Hirondelle dans ce projet :

Association de Journalistes Scientifiques de Guinée
Media in Cooperation and Transition  and East Africa Radio Service
Radio Mount Aureol – Cotton Trees News
Radio Rurale de Guinée
Viamo