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Pendant une séance plénière à la COP23 à Bonn. ©UNFCCC Pendant une séance plénière à la COP23 à Bonn.

Déception à l'issue de la COP23 : bilan par notre envoyé spécial Centrafricain

La 23ème édition de la COP s’est ouverte sur un discours d’urgence qui devait transformer les paroles et l’élan positif relancé par les accords de Paris en actes concrets. La présidence assurée pour la première fois par un petit etat insulaire –les iles fidji- devait être un symbole fort. Ce qui ressort pourtant à l’issue des deux semaines, c’est un sentiment général de déception. Bilan par l'un de nos envoyés spéciaux à Bonn, Gildas Nabeza, journaliste de Radio Ndeke Luka, notre radio en Centrafrique.

Beaucoup de délégations et d’organisations de la société civile vont quitter la ville de Bonn avec des interrogations sur la volonté véritable de lutter contre les effets du changement climatique. La dynamique affichée durant les accords de Paris semble en effet bien loin. Les débats ont réouvert ce qui semble être des éternelles querelles : d’un côté le manque de respect des engagements financiers des pays industrialisés qui doivent contribuer au Fonds vert, de l’autre côté des garanties insuffisantes sur la pertinence et la bonne gestion  de ces fonds par les pays vulnérables.

Dans le groupe G77, on remet même en cause l’utilité de faire des sommets internationaux aussi coûteux, et certaines délégations évoquent l’idée d’un boycott.

Que peut on retenir de ces négociations sur le plan politique ?

D’abord une réaffirmation des Etats-Unis de se retirer des accords de Paris. La délégation américaine s’est d’ailleurs fait chahuter lors de son allocution. Deux conséquences immédiates à ce retrait : le symbole fort de voir la première puissance mondiale ne pas jouer le jeu de la croissance verte avec toutes les conséquences politiques que l’on imagine, et le trou dans les financements promis par les pays industrialisés pour mettre en place les projets d’atténuation et d’adaptation.

Le GIEC, panel d’experts scientifiques des Nations Unies, qui publie les rapports sur l’évolution de notre planète, est le premier perdant. Son budget serait amputé de 40%.

Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont répondu « que pas un sou ne manquerait au GIEC » pour effectuer sa mission. Les deux chefs d’Etat ont souhaité afficher un axe européen volontariste. La croissance verte et la lutte contre le changement climatique pourraient être le nouveau moteur de l’Europe après des crises à répétition.

La prochaine édition de la COP se déroulera en novembre 2018 en Pologne.